Statut des AVS, rencontres avec les élus du Finistère
Dans le cadre du mouvement académique de revendications Sur « les » statuts AVS, la FSU29 a pu rencontrer certains élus du Finistère pour leur faire part de ses inquiétudes face à ces statuts extrêmement précaires, au non respect du code du travail dans le cadre de ces contrats.
D’une part le CUI, où l’Etat employeur surexploite la notion d’annualisation en payant les AVS 20h pour travailler 24h voire plus, leur propose des formations rarement adéquates et fait compléter leur paie sur le dos de la sécu à coups de primes pour l’emploi, leur salaire étant de 680€ dans le primaire.
D’autre part, le mirage de l’AESH, ce statut public mais qui n’en a que les inconvénients, avec 6 ans de CDD avant d’espérer un CDI, une paie de 730€ à temps partiel forcé dans le primaire, calculée sur 39 semaines, donc à nouveau sur des bases en dessous du SMIC horaire.
La FSU revendique pour ces personnels un revenu décent, une vraie reconnaissance professionnelle et surtout un vrai statut de la fonction publique, cadre B.
Questionnés sur ces points, les élus LREM du nord Finistère nous ont rigolé au nez. Monsieur LE GAC, député du Finistère pense que, je cite : « L’annualisation du temps de travail est un bienfait, dans l’air du temps, ceux qui pensent le contraire sont rétrogrades. On ne va pas fonctionnariser des personnels qui servent à tenir le crayon des élèves ou à les amener aux toilettes. » et aussi « que c’est un statut tout à fait adapté aux mères de famille qui élèvent leurs enfants et peuvent ainsi s’en occuper correctement .» Plus une litanie habituelle sur l’argent de l’état qu’on ne dilapide pas, sauf à être irresponsable, c’est la « réalité », monsieur, un point c’est tout. Ces réponses ont de quoi inquiéter, et leur caractère totalement réactionnaire nous annonce des combats longs et difficiles.
Heureusement pour notre avenir, la rencontre avec Anaïg Le Meur, également lrem, a été beaucoup plus intéressante et constructive. Déjà sensibilisée sur ce dossier et très ouverte à nous rencontrer, elle a pu évoquer son intérêt pour donner à ce métier un avenir qui est à construire. Elle souhaite vivement que les personnels concernés se syndicalisent et deviennent les vrais interlocuteurs du dialogue social, car pour elle, ils sont les seuls qui peuvent réellement exprimer et revendiquer ce qu’ils souhaitent pour leur métier, et faire les bons choix pour sa pérennité, en trouvant les pistes de sortie de cette précarité insupportable. Elle pense donc en grande partie comme la FSU sur presque toutes les revendications sauf, évidemment, pour les payer décemment tout de suite… Espérons que notre députée de Quimper, au demeurant très accueillante à l’inverse de ses collègues, ne fera pas que s’en tenir à la technique Macron : être d’accord sur tout, mais faire l’inverse. Nos camarades AVS attendent du concret, et vite.
Les sénatrice.teur.s socialistes du Finistère, Madame Blondin et Monsieur Fichet, ont aussi été beaucoup plus réceptifs, nous accordant le temps d’une concertation pour élaborer une question au gouvernement, qui sera interpellé sur l’avenir incertain des ces contrats précaires et qui, nous l’espérons, sera assez humain et responsable pour tendre enfin à améliorer des statuts qui sont la honte des services publics et cesser d’être condamné continuellement aux prud’hommes, sans que rien n’évolue. Merci à eux.
Yann FOUCHER