Refondation de l’Ecole : des choix importants restent à faire

Le projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école est enfin connu !

La FSU regrette d’avoir découvert ce projet en même temps que la Presse, et particulièrement le rapport annexé, sur lequel elle n’a pas été consultée. Le dialogue social devra à l’avenir permettre une concertation plus approfondie.

La FSU partage un certain nombre des orientations données dans ce projet : l’éducation première priorité nationale avec confirmation des 60 000 créations d’emplois, la priorité à l’école primaire, plus de maîtres que de classes, la scolarisation à l’école maternelle, le rappel des valeurs qui doivent fonder l’école et être transmises par elle, l’objectif d’élever le niveau de qualification et de réduire les inégalités, la fin de l’apprentissage junior pour les jeunes de moins de 15 ans, la révision de l’éducation prioritaire…

La FSU note que certaines propositions qu’elle porte ont influencé l’écriture du texte : reprise de la notion de culture dans le socle et réécriture de celui-ci, révision des programmes, création d’un Conseil Supérieur des Programmes, insistance sur l’amélioration de la formation initiale et continue des enseignants qui reste à construire réellement.

Mais ce projet comporte également des absences ou des continuités avec les politiques précédentes qui ne permettront pas les transformations nécessaires. C’est en particulier le cas de l’avenir de l’orientation scolaire et de ses personnels ainsi que du pilotage des cartes de formation professionnelles ces deux sujets étant renvoyés à la loi de décentralisation, ce qui ne saurait rassurer les personnels. C’est aussi le cas du lycée, dont le lycée professionnel, trop absents des perspectives à venir. La progressivité des apprentissages ne doit pas seulement être pensée en cohérence de la maternelle au collège, mais bien intégrer le lycée. Il s’agit là d’un outil indispensable de démocratisation du système éducatif. La FSU rappelle sa proposition de prolongation de la scolarité obligatoire à 18 ans.

Les évolutions nécessaires des métiers, des pratiques professionnelles, doivent être affirmées comme levier de transformation. Il convient aussi d’introduire de nouvelles modalités de pilotage du système éducatif.

Enfin, la FSU continue d’affirmer que les personnels sont les acteurs majeurs des évolutions, le travail de concertation, d’équipes pédagogiques et d’équipes pluri professionnelles doit être davantage mis en perspective. Les missions des personnels doivent être confortées. Des perspectives d’amélioration de leurs conditions de travail et de rémunérations sont nécessaires alors que par ailleurs, nous vivons une crise importante de recrutement.

Beaucoup de questions sensibles seront traitées par les textes d’application. La FSU attend maintenant que le Ministre de l’Éducation donne un agenda de négociations qui devra préciser les chantiers qui seront menés dans les prochains mois et le calendrier de travail.

Les attentes sont fortes. Les enjeux pour l’avenir des jeunes sont importants. Il n’y a pas de temps à perdre.