D’abord un état des lieux. Les Mineurs Isolés Etrangés, c’est environ 400 personnes sur le Finistère. Une très grande partie d’entre eux sont « pris en charge » par les services départementaux, le CDAS. Ce service n’a visiblement pas les moyens de cet accueil. Certains jeunes, dont les papiers sont mis en doute, sont mis à la rue purement et simplement, avec classe, c’est à dire une lettre, qu’ils ne savent souvent pas lire. Pour les autres, avec de la chance, ils trouvent le Graal qu’ils sont venu chercher : l’école. Pour d’autres commence la longue attente à l’hôtel, allongé sur le lit à ne rien faire, en attendant un appel, une visite d’un personnel du CDAS. Cette attente peut durer des mois, parfois 6 ou 8. Je vous mets au défi de ne pas déprimer gravement dans de telles conditions, avec en plus les cauchemars du voyage, en tête les cadavres de la Syrie, ou ceux de la traversée de la Méditerranée, et au fond du cœur, le pays, une mère…

Ce n’est pas une nouveauté, loin de là, et l’ampleur du phénomène est publique depuis longtemps. En revanche, les pouvoirs publics n’ayant pas anticipé leur intervention, et l’adaptation sociétale à l’accueil étant totalement tabou pour une raison qui nous échappe, nous laissons des mineurs, parfois de moins de 16 ans, vivoter dans des hôtels finistériens, sans rien faire et surtout pas aller à l’école. Maltraitance du vide. Horreur de l’ignorance.

Pourtant, ces enfants, car ce sont des enfants, il suffit de les rencontrer, ont des rêves. Ils ont rêvé de notre pays, de nous. En venant en France au péril de leur vie ils ont parié qu’ils sauraient nous convaincre de les aimer, de partager avec eux. Partager notre argent, nos biens? Pas du tout. Partager notre savoir, car ils ont fait le deuil, douloureux, de la sagesse de leurs anciens, ils ne croient plus dans les adultes de leur pays.

Ces jeunes rêvent simplement d’une vie d’humain. Ils rêvent aussi de faire de leur pays un monde meilleur, où l’espoir serait possible, où ils seraient des adultes dans lesquels leurs enfants pourront croire.

La FSU s’engage donc à œuvrer pour ne pas trahir ces rêves, pour que ce socle d’espoir qu’ils veulent pour les leurs à venir naisse aussi en France, et en Bretagne, dans le Finistère.

Les associations et collectifs d’aide aux M I E dans le Finistère ont besoin de vous.

L’association ADJIM, à Brest

Le collectif « Le temps partagé », à Quimper

La FSU et l’ADJIM ont rencontré les services académiques à Quimper. Voici le compte rendu: