Lundi 31 octobre le tribunal de grande instance a annulé l’ordonnance d’expulsion des cinq maisons occupées au Forestou le vendredi 21 octobre dernier.

Cette décision hélas ne rendra pas leur toit pour l’hiver aux personnes expulsées – dont des enfants – car les habitations concernées ont été rendu inhabitables. Un rassemblement aura lieu samedi prochain à 14 heures à Brest en soutien aux migrants et particulièrement celles et ceux délogés.

Vous trouverez ci-dessous et en pj l’appel à Manifestation

Manifestation samedi 5 novembre, 14h place de la Liberté – Pas d’expulsion sans solution de relogement durable

Il y a dix ans, la municipalité brestoise de gauche organisait à l’Hôtel de Ville, avec BESF (Brest Éducation Sans Frontières) des parrainages républicains de sans papiers. La semaine dernière, la même majorité municipale requérait l’envoi de la force publique, 100 gendarmes mobiles et policiers, pour expulser violemment des migrants. C’est ainsi que les cinq maisons au Forestou ont été évacuées vendredi 21 octobre sur injonction d’un huissier.

Ces maisons appartiennent à BMH (Brest Métropole Habitat). En déshérence depuis des mois, elles offraient un toit depuis plusieurs semaines à une cinquantaine de migrants sans abri, des familles avec enfants dont au moins l’une avec un bébé.

Or,

► le terrain concerné ne fait l’objet d’aucun projet immobilier justifiant l’expulsion ;

► les familles et des dizaines de témoins ont assisté impuissants à la destruction partielle des lieux de vie. Trois personnes réfugiées sur un toit ont été violemment délogées, conduites au commissariat et seront convoquées par la justice ;

► le tribunal de Brest devait statuer quelques jours après l’expulsion sur la légalité … de l’ordonnance d’expulsion !

Les brestois-es, les breton-ne-s, ont une tradition d’hospitalité. Avec de telles mesures, quelle image donnons-nous de notre ville ? Quelle image aurons-nous de nous-mêmes ? La ville, qui a pris l’initiative de l’expulsion, se doit désormais de trouver avec la préfecture des solutions de relogement durable pour ces sans abris.

Alors qu’on sait que la politique migratoire gouvernementale crée délibérément une carence de solution de logement pour les migrants, quel mal, quels préjudices y avait-il pour la ville à les laisser bénéficier de toits inutilisés pour les mois à venir ?

Nous sommes à l’approche de l’hiver. Il n’y avait aucune urgence à évacuer ces maisons. Mais il y a urgence à héberger les sans-abris. A Brest, beaucoup de réfugiés, des adultes mais aussi des enfants voire des bambins vivent aujourd’hui dans des couloirs ou des voitures : on en parle peu… Pourquoi ce manque d’humanité et d’empathie à l’égard de migrants qui, pour la plupart, n’ont pas d’autre choix que de fuir la guerre et la misère.

L’accueil des migrants est du ressort de l’Etat, les communes ont, elles, un devoir d’humanité. Comme dans de nombreuses autres villes (Grande Synthe, Paris et bien d’autres), la collectivité brestoise doit mener une politique d’accueil des réfugiés dans la dignité ; elle commence par faire en sorte que tout le monde ait un toit pour dormir et de quoi manger pour vivre !

Réseau du pays de Brest pour l’accueil des migrants dans la dignité

http://www.reseaumigrantsbrest.fr/

https://www.facebook.com/Réseau-migrant-e-s-Brest-1006061126109412/

Organisations appelantes : Digemer, La Halte, Entraide et amitié, Abaafe, Aidons les réfugiés Brest, ATD Quart monde, LDH, MRAP, Cimade, Ligue de l’enseignement, UEP, AFPS, ATTAC, UL CGT Brest, FSU, SE-UNSA, SUD/Solidaires