La crise financière et la récession que nous traversons révèlent la faillite d’un système qui prône la baisse des coûts salariaux et des dépenses publiques, la rentabilité à tout va. Les conséquences sur l’emploi frappent l’ensemble de la population mais plus particulièrement les jeunes très touchés par le chômage et la précarité.

Les plans de relance de l’économie ne s’attaquent pas aux causes du mal : en France les plans annoncés ignorent la situation des salariés et chômeurs, ignorent aussi l’investissement dans les services publics puisque le gouvernement maintient le cap de la suppression d’un emploi de fonctionnaire sur 2 partant à la retraite. Le gouvernement supprime 13500 emplois dans l’Education ce qui représente une économie de 600 millions d’euros lorsque dans le même temps il se prive au travers de la loi TEPA, de la réforme de l’ISF, de 12 milliards d’euros de recettes.

Partout des mobilisations se construisent obligeant le gouvernement à accorder des concessions encore trop limitées : le report de la réforme des lycées, 1 500 postes de RASED récupérés sur les 3 000 suppressions programmées, 1 000 postes de stagiaires dans le second degré, le gel des 900 suppressions de postes dans le supérieur, la prise en compte partielle de la revendication sur le pouvoir d’achat en Guadeloupe.

Tout cela semblait inenvisageable il y a quelques mois.

Les actions menées ont obligé le gouvernement à revoir sa copie.

Mais le compte n’y est évidemment pas.

Dans le domaine de l’Education, nous demandons que le gouvernement réoriente sa politique et revienne sur l’intégralité des suppressions de postes.
Dans le premier degré les suppressions de postes programmées (6 000) se traduiront par une dégradation de l’accueil des élèves dans les écoles maternelles comme élémentaires.

En Bretagne 250 élèves en plus seront scolarisés. Dans les faits il y aura 69 postes en moins dans les écoles malgré l’effet d’annonce de 15 emplois en plus.

Dans le département ce sont 85 fermetures qui sont prévues pour 40 ouvertures soit un bilan de – 45. Ces suppressions, « justifiées » aux yeux de l’administration par la baisse démographique, sont en fait injustifiables : quand on refuse de plus en plus d’accueillir les enfants de moins de 3 ans on fait baisser le nombre d’élèves !

Dans le second degré, l’Académie de Rennes reçoit une première dotation, positive, de 22 ETP. Depuis 4 ans, les interventions répétées de la FSU en CTPA ne sont sans doute pas étrangères à ce rééquilibrage puisque nous avons montré comment au fil des ans et des vagues de suppressions, notre académie était passée en situation de sous -dotation par rapport à la moyenne nationale. (nous étions 21eme sur 24) Bien maigre consolation après une ponction avoisinant les 1 500 ETP sur 4 ans ! Au regard de l’évolution démographique cela représente 1 ETP pour 53 élèves.

Cependant cet affichage positif est en trompe l’œil : la suppression, au niveau national, de 3000 emplois de TZR accroîtra une nouvelle fois les difficultés de remplacement et les collègues TZR connaîtront de nouvelles dégradations de leurs conditions d’exercice (affectations sur plusieurs établissements, hors zone et / ou hors discipline, pressions multiples de l’administration, difficultés financières…).

Dans les collèges du Département 4,5 postes pour ‘accompagner’ l’arrivée prévue de 280 élèves de plus que l’an dernier : un poste pour plus de 60 élèves. En réalité c’est pire : il faut un poste et demi pour encadrer une classe, à minima, même avec des classes à 30 ; il faudrait 15 postes. Pour des classes à 24 maximum partout, on est très très loin du compte.

Au bout du compte ce sont les jeunes qui seront les premières victimes de cette politique !

A cette condamnation de la politique de régression nous voudrions ajouter notre protestation contre les conditions dans lesquelles s’effectue la concertation.
Dans le 1er degré les mesures envisagées par vos services n’ont été rendues publiques que quelques jours avant le début des vacances scolaires pour un CTPD et un CDEN programmés dès la rentrée. Comment, dans de telles conditions les écoles pouvaient-elles faire valoir leurs demandes ? Comment les élus des personnels pouvaient-ils prendre tous les contacts, obtenir toutes les informations nécessaires pour remplir leur rôle ?

C’est pourquoi nous avons pris la grave décision de boycotter le CTPD du 24 février. Nous demandons que le CTPD soit réuni avant l’annonce de toute décision concernant la carte scolaire du 1er degré et que la date de sa convocation nous soit donnée dans des délais suffisants afin de pouvoir remplir pleinement notre rôle.

Dans le 2nd degré nous n’acceptons pas ce qui se passe : les instances de concertation doivent pouvoir jouer pleinement leur rôle et en premier lieu les CA. Le défaut de consultation atteint des records et d’année en année, nous avons vu la situation se dégrader :

 les CA des lycées ont été dessaisis des questions du plan de formation, comme si les représentants des personnels, des parents, des élèves n’avaient pas quelque idée sur l’évolution de la carte des formations, les décisions sont devenues l’affaire de la seule administration au travers des BAPE dans lesquels les personnels ne sont pas représentés.

 Les CA des collèges et des lycées ont été consultés avec un temps de discussion et de débat toujours plus court, comme si les avis des représentants des personnels, des parents, des élèves n’avaient aucun intérêt.

Aussi concernant le CTPD consacré au 2nd degré nous souhaitons connaître le calendrier suffisamment à l’avance et pourquoi pas aujourd’hui et nous demandons également à disposer de tous les éléments dans les meilleurs délais (au minimum 15 jours avant la tenue de l’instance concernée).

En matière de concertation nous estimons que l’organisation de groupes de travail départementaux serait une bonne chose, des GT composés en respectant la représentativité des diverses organisations. Ces groupes de travail devraient avoir pour objectif de préparer les instances institutionnelles qui ne peuvent être vidées de leur rôle, se tenir sur des points précis de la préparation de la rentrée (PEF ; DGH ; mesures de carte scolaire) permettant aux élus des personnels de pouvoir disposer des informations nécessaires pour jouer pleinement leur rôle. Nous souhaitons vivement que ces GT et instances soient des lieux d’échanges dans lesquels les représentants des personnels pourront s’exprimer et être entendus.

Enfin, et très solennellement, nous proposerons à ce CDEN de voter un vœu demandant au gouvernement d’abonder les moyens accordés au département pour assurer la rentrée dans conditions satisfaisantes de la maternelle au supérieur.