DECLARATION PREALABLE de la FSU

Mme la DASEN, Mme la Présidente du Conseil Départemental, M le Secrétaire général,

Mmes et Ms les représentants, chères et chers collègues,

Au début du printemps dans cette même enceinte la FSU avait tiré la sonnette d’alarme.

La poussée du FN aux élections départementales signait, écrivions-nous, la désespérance de nombre de nos concitoyens. Nous rappelions les horreurs auxquelles la radicalisation pouvait entraîner les laissés-pour-compte. Nous nous disions convaincus que les discriminations sociales et territoriales étaient un terreau pour ces dérives.

À la fin de l’automne rien n’a changé, tout s’est aggravé. Les dizaines de morts et de

blessés sont devenus des centaines. Aux élections régionales le FN a de nouveau progressé. Rarement les mois noirs n’ont autant mérité leurs noms. Miz Du, novembre, le président Hollande déclare le pays en guerre. Miz Kerzu, décembre, l’extrême droite devient la première force politique du pays.

Au printemps nous demandions des actes et une autre politique que celle de l’austérité.

Mêmes si elles furent loin du compte, nous vous remercions, Mme la DASEN, d’être revenue sur plusieurs fermetures de classes prévues dans un Centre Finistère particulièrement touché par la crise économique.

À l’automne, M le Préfet, nous vous demandons de surseoir à deux fermetures programmées de collèges. Programmées, et non pas envisagées : les temps utilisés lors de la première réunion publique par M le représentant du Conseil départemental étaient bien ceux de l’indicatif, pas ceux du conditionnel. Kerichen à Brest, un collège attenant au quartier de Pontanezen. Faut-il vraiment que nous développions, dix ans après les émeutes, un an à peine après l’incendie criminel du centre social ? Devons-nous considérer, comme il est écrit dans le rapport qu’il y a toujours eu des transferts du public vers le privé et du privé vers le public, qu’il est anodin de prendre le risque de transferts massifs vers le privé, au détriment du Service public, pour les familles qui en auront les moyens ? Qui peut croire que l’école de Kerichen n’en sortirait pas affaiblie ? Que pour des raisons de transports les fratries ne seraient pas scolarisées au plus près des nouveaux collèges ? Quid du Contrat de ville ? Espère-t-on lutter contre l’échec scolaire en augmentant significativement la taille des classes dans lesquelles se retrouveraient les élèves qui resteraient dans le public, et leur temps de transports ?

François Manac’h à Commana dans les Monts d’Arrée. Une situation qui nous ramène

aussi 10 ans en arrière, à l’époque où les petits collèges de Camaret et de Plougasnou furent menacés de fermeture. Deux sursis consécutifs accordés. En septembre 2009 l’un fut sauvé et l’autre fermé, faute hélas d’avoir réussi à remonter ses effectifs.

La FSU est attachée au maintien et au développement des SP de proximité. Tout doit être tenté, en conformité avec la Charte de 2006, pour dynamiser le collège François Manac’h. Un moratoire nous parait dans un premier temps indispensable.

Un mot enfin sur deux dispositifs relatifs à l’état d’urgence, dont la FSU considère qu’elle ne doit pas restreindre les libertés individuelles et collectives.

Nous ne comprenons pas, Monsieur le Préfet, pourquoi l’accès des médias aux établissements scolaires est devenu si compliqué. Les journalistes aident à comprendre le monde, c’est pour ça que les terroristes les attaquent.

Nous ne comprenons pas davantage, Monsieur le Préfet, pourquoi le tabac est devenu de nouveau autorisé à l’intérieur des lycées. Le tabac tue moins vite que les balles des terroristes, mais il tue.

Je vous remercie de votre attention.